Malgré l’absence totale de visiteurs, le ministre John Herrick Dessources multiplie les initiatives, dont la réouverture de la Politour au Champs de Mars, perçue comme un gaspillage.

Alors que le pays est plongé dans une crise sécuritaire sans précédent, marquée par la montée en puissance des gangs, la question de l’utilité d’un ministre du Tourisme en Haïti se pose avec insistance. En effet, l’insécurité généralisée empêche toute activité touristique, les voyageurs étrangers évitant désormais la destination haïtienne. Malgré cette réalité alarmante, l’État continue de financer un ministère dont la mission principale – attirer les visiteurs – semble aujourd’hui impossible à accomplir.

Le ministre du Tourisme, John Herrick Dessources, a pourtant multiplié les initiatives ces derniers mois. Il a notamment procédé à la réouverture de la Politour (Police touristique) sur la place du Champs de Mars, une mesure qui, jusqu’à présent, n’a produit aucun effet concret sur la situation du secteur. Pour de nombreux observateurs, cet acte symbolique relève davantage d’un affichage politique que d’une réelle stratégie de relance du tourisme.

Dans un pays où la priorité devrait être la restauration de l’ordre et la sécurité des citoyens, maintenir en poste un ministre du Tourisme avec un budget de fonctionnement pose question. Faut-il continuer à investir dans un secteur totalement paralysé ou rediriger ces ressources vers des initiatives plus urgentes ?

La pertinence du ministère du Tourisme dans le contexte actuel mérite un débat national. Car tant que les gangs contrôleront des pans entiers du territoire, que les enlèvements et attaques se poursuivront, aucun touriste ne viendra en Haïti. La vraie priorité ne serait-elle pas d’abord de sécuriser le pays avant d’envisager toute promotion touristique ?