Le Premier ministre haïtien Gary Conille a été interviewé par la BBC dans son émission télévisée Hardtalk, un programme d'interview dans lequel un intervieweur pose en tête-à-tête à une personne bien connue des questions considérées comme difficiles et sans compromis.

L'émission est disponible sur BBC iPlayer. qui n'est généralement disponible que pour ceux qui vivent au Royaume-Uni, mais le son de l'émission est également disponible sur un podcast qui peut être écouté n'importe où. Le podcast peut être trouvé ici.

Dans l’interview, Stephen Sackur s’adresse au Premier ministre par intérim d’Haïti, Garry Conille. Sa mission est de sauver Haïti d'une catastrophe caractérisée par la violence des gangs, la faim massive, la corruption et une économie brisée. Compte tenu de l’histoire récente d’Haïti, quelle chance a-t-il ?

Dans ses réponses, Conille est étrangement passif, dit qu'il est d'accord avec une grande partie de ce que dit Sackur, et évite de proposer des solutions claires ou d'expliquer le rôle de la force de police multinationale qui est composée presque entièrement d'officiers kenyans. Conille ne propose aucun calendrier pour libérer Port-au-Prince du contrôle des gangs, mais souligne qu'environ 50 % des membres des gangs sont des enfants et que son gouvernement travaille dur pour ramener les enfants à l'école.

Lorsqu'on lui a demandé s'il y avait une possibilité que les chefs de gangs actuels puissent être incorporés d'une manière ou d'une autre dans la gouvernance d'Haïti, Conille s'est montré encore une fois évasif et n'a émis aucune opinion, affirmant qu'Haïti n'était en aucun cas le seul pays en développement où les gangs sont répandus et que d'autres des pays comme le Salvador et le Brésil ont connu des problèmes similaires.

Lorsqu'on lui a demandé si le pays avait l'intention de déclarer une guerre totale contre les gangs comme le Salvador l'avait fait ces derniers temps, la réponse de Conille a semblé être qu'à l'heure actuelle, Haïti n'avait tout simplement pas les ressources pour cela et que le reste du monde avait besoin d'aider beaucoup plus qu'il ne le fait actuellement.

Conille a toutefois souligné que 90 % du territoire d’Haïti n’est désormais plus sous le contrôle de bandes armées, que seuls deux départements du pays posent problème et que la majorité des 12 millions d’habitants d’Haïti vivent dans une relative harmonie. Conille a également fait la lumière sur un épisode récent au cours duquel des coups de feu ont été entendus alors qu'il quittait l'hôpital. Il a déclaré qu'il ne savait pas exactement qui était visé par les tirs, mais qu'entendre des coups de feu était la réalité de la vie en Haïti aujourd'hui.