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PORT-AU-PRINCE SOUS LA PLUIE DES GANGS
- 04/03/2023
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Devenu le véritable théâtre de toutes pièces. À Port-au-Prince, pour une énième fois, des habitants ont dû fuir leur domicile pour aller nulle part. Selon des images rapidement virales sur les réseaux sociaux, l’agence de presse Regard National a pu constater des dizaines de familles qui fuient leur zone.
À l’instar de Martissant en juin 2021, les habitants de plusieurs zones ont été remarqués le 2 mars 2023 en train de défiler dans les rues et, en images, on aperçoit des maisons incendiées.Pratiquement, aujourd’hui, « des gangs se disputent la capitale haïtienne, kidnappant, violant et tuant comme bon leur semble ». Après Martissant, Bicentenaire, Grande Ravine, des zones comme : Carrefour Feuille ; Petion ville ; la boule sont récemment ajoutées à cette liste. En fait l’insécurité est sur une pente circulaire. Dans chaque quartier les gangs imposent leur loi aux prix que ce sont les habitants qui sont les premières victimes. En plus des gens qui ont été retrouvés nomades de manière répétée, des fortes sommes d’argent sont demandées en échange des otages. Alors que les bandits s’inscrivent maintenant dans un marché de dollarisation.UN ÉTAT KIDNAPPÉ-
Voit-on sur le regard muet d’un État sourd, on lit dans un article d’Ayibopost qu' »une forme de clientélisme complexe et changeant s’est développée entre les gangs urbains et les forces politiques nationales. » La population haïtienne à force de notifier les forces de l’ordre sont en phase de résignation. Mais, elle se demande toujours où sont dépensés les dollars américains réclamés par les gangs armés.
La situation arrive à son point culminant qui au final n’épargne personne. Le tissu social est déchiré, la population est laissé pour compte, et qui plus est, l’État est kidnappé. Tel est le tableau de bord du pays.
Le kidnapping de Whenchel R. Jeanty et la disparition jusqu’à date d’un autre étudiant de l’Université d’État d’Haïti, Ardain Ronald David, laissent la jeunesse estudiantine dans un doute profond. Des fils de prolétariats sont victimaires autant que les fils de Nantis du pays. Le nombre incalculable des cas de kidnapping, parfois non dénoncé par les parents, peint le climat sombre dans lequel l’Haïtien reste méfiant.
