C’est la panique généralisée. Le reste de la zone non encore touché par cette nouvelle vague de violence s’empresse de vider les lieux pour se mettre à l’abri. De Fouchard à la ruelle Alerte, les gens se bousculent pour réussir à sauver leurs peaux.

Avec la prise du commissariat de Savane Pistache, les bandits viennent de confirmer l’impuissance, voire la complicité des autorités dans cette situation de terreur qui règne dans le pays. Leur plan de prendre le contrôle de Carrefour-Feuilles était bel et bien connu mais rien n’a été fait de manière concrète pour empêcher que cela arrive. Des quartiers tombent les uns après les autres, dans la grande indifférence des dirigeants qui ont pourtant la mission de protéger les citoyens.

Carrefour-Feuilles est devenu un enjeux majeur pour l’expansion des gangs armés. La chute totale de cette localite située dans la banlieue sud de Port-au-Prince consacrera leur suprématie sur le pays. Ainsi s’explique leur détermination dans la conquête de ce nouveau territoire, quitte à faire couler le sang de la population civile.

Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), l’escalade des violences survenue récemment dans la localité de Carrefour-Feuilles a conduit à la mort de plus de 54 personnes, dont deux policiers. Des milliers de familles se sont également déplacées pour échapper à la fureur des gangs, ajoute l’organisation dans un rapport publié récemment.

Il est à noter que moins de 24 heures après que les bandits aient pris le controle du sous Commissariat de Police de Savane Pistache, aucune reaction des autorites policières n’a été constatée, ce qui renforce davantage la thèse de la théorie du complot. Selon cette thèse, la situation terreur que vivent les citoyens haïtiens rentre dans le cadre d’un plan orchestré par les élites du pays dont les membres du gouvernement actuel, pour créer les conditions de l’envoi d’une force militaire étrangère dans le pays.