LE PRÉSIDENT DU BRÉSIL LUIZ INÁCIO LULA DA SILVA CHERCHER LE SOUTIEN DE LA GAUCHE FRANÇAISE .

• 24/06/2023
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Le président Luiz Inácio Lula da Silva (PT) espère avoir le soutien de la gauche française pour faire décoller l'accord Mercosur avec l'Union européenne, après plus de 20 ans. Avant de s'envoler pour le Brésil, ce samedi (24), Lula a fait le bilan de son voyage à Paris, où il a participé au Sommet du Nouveau Pacte Financier et à une série d'activités avec des dirigeants mondiaux.

Lula tient une conférence de presse en France, avec transmission en ligne, sur son séjour dans le pays - Reproduction

Lula a parlé de la difficulté rencontrée par le président français, Emmanuel Macron, au Congrès pour célébrer l'accord de libre-échange et a déclaré qu'il exprimerait son soutien. "Si on peut parler à nos amis de gauche pour que l'accord du Mercosur soit approuvé, on le fera. A voir si on arrive à convaincre de l'importance (de l'accord)".

Pour le président brésilien, il est « normal » que la France essaie de défendre son agriculture, mais il est aussi normal qu'ils comprennent que le Brésil ne peut pas renoncer aux achats publics, ce qui pourrait annuler les possibilités de renforcement de l'industrie nationale.

"Ce n'est pas le protectionnisme qui va aider. Le commerce plus libre entre nous, c'est tant que chacun garantit ce qui est considéré comme essentiel... nous ne ferons peut-être pas d'accord avec eux, mais nous améliorerons d'autres choses. Je crois en la capacité de négocier. Nous devons conclure un accord avec l'Union européenne et l'UE doit conclure un accord avec le Mercosur".

Lula a souligné qu'il faut laisser de côté l'arrogance et adopter le bon sens pour négocier.

Il a également sévèrement critiqué l'abandon global d'Haïti en commentant l'absence d'un processus électoral dans le pays, l'invasion de gangs qui empêchent l'action du gouvernement, laissant le pays « abandonné à son sort ».

"J'ai l'intention de porter cette discussion sur Haïti au G-20, j'ai l'intention de la porter aux Brics. Ce pays paie le prix d'être le premier (pays) à accéder à l'indépendance, le premier pays où les Noirs ont été libérés, mais Haïti ne peut pas marcher".

« Le monde devrait se préoccuper d'Haïti, il devrait assumer plus de responsabilités. Sans contributions, sans aide financière pour préparer la police d'Haïti, il est très difficile de faire de la politique dans le pays car les gangs ont pris le pouvoir. Haïti est un problème de tous de nous, mais on dirait que ce n'est le problème de personne".

CRISE EN RUSSIE

Lula a évité une position plus efficace sur la crise en Russie et l'annonce d'une rébellion armée contre le président Vladimir Poutine. "J'ai entendu dire mais je n'ai pas l'information. Malheureusement, je ne peux pas parler. Quand j'arrive au Brésil et découvre tout ce qui s'est passé hier (vendredi), alors je peux parler. Maintenant, ce serait devinez imprudemment et je préfère ne pas parler d'une chose aussi sensible".

Concernant les critiques reçues dans la publication française Libération, qui soulignait en couverture la déception de Lula pour ne pas avoir soutenu l'Ukraine dans la guerre contre la Russie, le président s'est montré prudent. Il a réitéré qu'il est contre la guerre, défend la paix et condamne l'invasion du territoire ukrainien par la Russie, "mais cela ne signifie pas que nous allons fomenter la guerre", a-t-il dit.

Lula a déclaré qu'il n'était pas fâché qu'un Européen, qui est au centre de la guerre, pense différemment. "C'est tout à fait normal qu'ils soient plus nerveux parce qu'ils vivent la guerre et qu'ils s'inquiètent de ce qui va se passer. A qui vont-ils acheter de l'énergie ?"